火曜日, 4月 10, 2007

Différence culturelle # 9


Le Genkan – 玄関

Les premières choses qu’on remarque quand on entre dans une maison nippone (la mienne incluse) sont le genkan (l’entrée de la porte jusqu'à la marche) et le akarikamachi (あがりかまち, la marche qui sépare le genkan de la maison). Cet espace fait le lien entre le Soto (à l’extérieur) et le Uchi (l’intérieur).

Le Soto (extérieur) et le Uchi (intérieur) sont des valeurs très importantes au Japon. Dans le but de ne pas biser le Wa (l’harmonie, toujours cette notion d’harmonie) de l’un, on ne peut pas amener l’autre avec nous.

Donc, on arrive au genkan et l’on retire ses souliers. Il est toujours poli et bien vu de tourner ses chaussures pour qu’elle pointe vers l’extérieur. Signe qu’on prévoit quitter un jour et aussi c’est plus facile lors du dit départ de se rechausser (à noter que si nous le faisons pas, quelqu’un va passer derrière et le faire). Imaginez un peu que l’entrée de votre maison est un pied plus bas que le reste de votre demeure. Voilà, vous avez un genkan et un agarikamachi. Le retrait des chaussures se fait pour plusieurs raisons. Comme d’habitude, chers lecteurs, j’ai fait une petite enquête sur le sujet. Le pourquoi! Je voulais le découvrir, pour vous, parce que je vous aime.

Le pourquoi est très simple. Je cherchais une raison religieuse ou ancestrale. J’imaginais que la déesse Amaterasu a écrit dans le code du Bushido : « tu enlèveras tes chaussures en entrant! ». Hélas, ce n’est pas ça. À ma grande surprise, cette question à crée une dissension parmi mes collègues, rien de bien bien sérieux soyez-en rassuré.

D’abord le consensus; les raisons pratiques. Beaucoup de maisons, pas toutes, ont des tatamis. Ils sont dispendieux et difficiles à nettoyer quand quelque chose se glisse entre les mailles de pailles. Il faut donc éviter de traîner de la petite roche et autres objets sur les tatamis. La deuxième raison, éviter de faire du bruit avec nos souliers sur les planchers en bois qui constituent le reste de la maison et aussi éviter de salir les plancher…Parce que, qui aime passer la vadrouille? Je ne vois pas beaucoup de mains se lever.

Maintenant, le point de dissension. Le point de vue religieux n’a pas convaincu tout le monde. En fait, deux de mes collègues n’avaient jamais vu le genkan comme un lieu religieux. Je leur explique tout de suite que le genkan n’est pas un « lieu » religieux, du moins pas le mien, pas encore, mais que le rituel lui vient peut-être de la religion avant de venir de la « praticité » du geste. Un des profs comprenait ce que je voulais dire et abonde dans le même sens que moi dans l’explication qui lie le genkan et la vie religieuse nippone. C’est simple en fait. Il ne faut pas mélanger le Uchi avec le Soto. Le genkan est l’endroit où on se « débarrasse » du Soto que nous avons sur nous. On enlève donc nos souliers(les semelles sont "remplies" de Soto), on se lave les mains et on se rince la bouche…Étrangement, le même rituel qu’a l’entrée d’un temple, je vous laisse juger.

P.S. Un collègue m'a avoué n'avoir jamais regardé ce rituel de cette façon, comme quoi des fois, un regard de l'extérieur peut être révélateur.


NDLR. Les directeurs et employés de ce blog sont au courant qu’Amaterasu n’a pas écrit les lois du Bushido. Ceci est une exagération pour faire rire les lecteurs et aussi mélanger deux époques du Japon ensemble, soit sa création mythique et son âge d’or historique.